- LIPARI (VOLCANS DES ÎLES)
- LIPARI (VOLCANS DES ÎLES)LIPARI VOLCANS DES ÎLESEncore appelées îles Éoliennes, les Lipari forment un chapelet de sept îles, de nature volcanique, situé à 45 kilomètres au nord des côtes siciliennes. On attribue leur existence à l’activité de centres éruptifs sous-marins répartis sur une vaste plate-forme à 1 000 mètres en dessous du niveau de la mer. La majorité des volcans de ces îles sont considérés comme éteints; seuls le Stromboli et le Vulcano sont encore en activité.Le Stromboli, situé dans la plus septentrionale des îles, est le type même d’un stratovolcan. La partie émergée, de forme pyramidale, est un empilement de coulée et de pyroclastites interstratifiés. Son sommet est divisé en deux crêtes séparées par une vallée de 300 mètres de large. Ces deux crêtes, l’une au sud-ouest (926 m d’altitude), l’autre au nord-ouest appelée Cima del Stromboli (918 m d’altitude), sont des restes d’anciens cratères. Le flanc nord-ouest du volcan est en partie effondré, et ce n’est qu’à 700 mètres d’altitude qu’un replat cratérique (la Sciara del Fuoco) interrompt les pentes fortes (350 par rapport à l’horizontale) de l’effondrement. Au cours des éruptions volcaniques historiques, ce replat a conservé sa forme circulaire; c’est encore un centre éruptif, comme en témoigne la présence de cônes et d’évents volcaniques. Ces derniers sont d’ailleurs regroupés dans les trois zones actives du massif: zone de Torrione, de Filo del Zolfo et de Sciara del Fuoco. La multiplicité de ces points de sortie illustre assez bien la notion de cheminée volcanique à terminaison ramifiée.Son activité est caractérisée par l’alternance d’éruptions effusives et d’éruptions explosives; généralement modérée, elle peut atteindre des paroxysmes extrêmement violents. Ses premières éruptions remontent au Pliocène; elles furent sous-marines et eurent lieu à 1 000 mètres de profondeur, sur la bordure orientale de la plate-forme. C’est l’émission continuelle de produits éruptifs qui fit naître l’île que l’on connaît actuellement. Depuis l’effondrement de la partie nord-ouest du massif, l’activité effusive est assez faible; par contre, les éruptions explosives émettant des vapeurs et des projections sont nombreuses. Elles sont surtout concentrées dans les trois zones citées plus haut. Le fait que les deux tiers du massif soient immergés semble influer sur le caractère des éruptions. Certains auteurs voient là une cause concomitante des paroxysmes violents, accompagnés de tsunamis, que connaît ce volcan (éruption de 1930). De fait, la pénétration de grandes quantités d’eau de mer à travers la partie immergée du massif et leur contact avec le magma en fusion pourraient être la cause de tels phénomènes.Du point de vue pétrographique, on observe, au cours du temps, une variation de la nature des produits émis: si les premières éruptions donnèrent des andésites à hypersthène, on obtient maintenant des basaltes de plus en plus ferromagnésiens. Une telle évolution peut s’expliquer par l’existence d’une chambre magmatique déjà différenciée avant le début de l’activité éruptive et par la remontée successive de produits de plus en plus profondément situés dans le réservoir.Le Vulcano est aussi un stratovolcan. Il est situé dans la partie septentrionale de l’île du même nom, la plus méridionale des îles Éoliennes, à 25 kilomètres au nord des côtes siciliennes. L’île est constituée par un édifice volcanique complexe, dont la base est localisée en grande partie sur la plate-forme sous-marine précitée, et dont l’activité, comme celle du Stromboli, débuta au Pliocène. Le Vulcano possède un cône actif de 390 mètres d’altitude, à cratère circulaire; il se compose de projections pyroclastiques et de tufs. Son activité est caractérisée par de brèves éruptions explosives alternant avec des phases fumerolliennes. On ne lui connaît actuellement qu’une éruption historique, celle de 1888. Il a émis des produits trachyandésitiques relativement acides.
Encyclopédie Universelle. 2012.